Projet central à fioul lourd aux Comores, où en est-il ?

L’article original a été posté dans la newsletter n 7. Vous pouvez vous abonner via ce lien. Le projet phare du gouvernement Ikililou était la mise en place du projet de centrale à fioul lourd. Dotée d’une capacité de 18 MW, cette centrale était, pour eux, une réponse aux besoins énergétiques aux Comores. Les centrales à fioul lourd sont des centrales électriques qui utilisent le fioul lourd comme source d’énergie. Le fioul lourd est un type de combustible dérivé du pétrole, caractérisé par sa viscosité élevée et sa densité. Il est souvent utilisé dans les centrales électriques en raison de sa disponibilité et de son coût relativement bas. Le projet de la centrale à fioul lourd aux Comores consiste en la construction d’une centrale électrique de 18 mégawatts alimentée au fioul lourd. Le projet a été signé en 2013 et financé à hauteur de 41,6 millions de dollars. Ce projet permettrait de couvrir les besoins immédiats en énergie de Ngazidja qui sont de 13 MW. Installée sur le site de la Sonelec à Vwadju à Ngazidja, la centrale est financée par Exim Bank India, et construite par deux sociétés indiennes, les sociétés Overseas Infrastructure Alliance (Oia) et BHEL. Ces sociétés ont été imposées lors de la signature du contrat. Les 5 groupes ont été livrés sur le site depuis 2015. Cependant, le projet a été bloqué en raison d’une facture impayée de 300 000 dollars. Les sociétés de construction exigent une facture de 300 000 dollars alors que le bailleur estime que les travaux effectués ne valent pas le montant de cette facture. Aujourd’hui, 2024, où en est le projet ? Cette mésentente a stoppé la construction. Les gouvernements comoriens successifs Ikililou et Azali ne se sont pas attardés sur le dossier, malgré les intérêts qu’ils continuent de payer. La non-implication du gouvernement comorien sur ce dossier, se ressent peut-être à cause de la défiance de la population comorienne envers la construction de la centrale à fioul lourd. En effet, dès l’annonce de la signature du projet, une vague de mécontentement auprès des citoyens comoriens à cause des impacts environnementaux négatifs liés au fioul. En raison de sa teneur en soufre, le fioul contribue à la pollution de l’air et à d’autres problèmes environnementaux. Le gouvernement signataire assure mettre tous les moyens pour utiliser la meilleure qualité qui sera non polluante. Maintenant neuf ans que les groupes ont été livrés, où en est le projet ? La grande question qu’a tenté de répondre par lors de la conférence débat du think tank Comores initiative, que je vous invite à regarder ! Ainsi 2 problèmes se sont posés : –  La population comorienne craint les conséquences en raison des considérations environnementales. –   Un différend entre le bailleur et les entreprises de constructions indiennes bloque jusqu’à aujourd’hui le projet. Le cas de l’Ile Maurice et des Seychelles Le cas de l’Ile Maurice et des Seychelles sont intéressants à étudier. Archipels situant dans l’océan Indien, et dont l’indice de développement est bien plus élevé aux Comores, comment ces pays font-ils pour fournir une électricité stable, abondantes et abordables ? Eh bien, l’île Maurice dépend en grande majorité de l’énergie thermique, notamment issue du fioul lourd. C’est aussi le cas pour les Seychelles, qui ont eu « une production électrique est assurée à 97% par quatre centrales thermiques au fuel lourd », d’après ce rapport du trésor économique français. Les problèmes environnementaux sont nombreux certes, mais j’ai été frappé d’apprendre que nos voisins reposaient leur économie à 95% sur du fioul lourd. Ce n’est que depuis 2010 que ces pays tentent d’introduire les énergies renouvelables. Le projet de centrale à fioul lourd aux Comores n’était donc pas une si mauvaise idée. Aujourd’hui à l’arrêt total, je ne pense pas qu’il sera mis en œuvre. Selon moi, s’il y a bien un domaine qui aura de l’avenir aux Comores, c’’est bien la production d’électricité. Demandant des investissements importants, il n’est pas exclu qu’à l’avenir le marché de la distribution soit ouvert à 2 ou 3 distributeurs officiels en plus de Sonelec. À l’instar de la télécommunication avec laquelle Telma concurrence désormais Comores télécom depuis 2016. Je vous invite à visionner la conférence débat sur la question par Comores initiative Energies renouvelables aux Comores : pourquoi ça ne fonctionne pas ?

L’article original a été posté dans la newsletter n 7. Vous pouvez vous abonner via ce lien.

Le projet phare du gouvernement Ikililou était la mise en place du projet de centrale à fioul lourd. Dotée d’une capacité de 18 MW, cette centrale était, pour eux, une réponse aux besoins énergétiques aux Comores.

Les centrales à fioul lourd sont des centrales électriques qui utilisent le fioul lourd comme source d’énergie. Le fioul lourd est un type de combustible dérivé du pétrole, caractérisé par sa viscosité élevée et sa densité. Il est souvent utilisé dans les centrales électriques en raison de sa disponibilité et de son coût relativement bas.

Le projet de la centrale à fioul lourd aux Comores consiste en la construction d’une centrale électrique de 18 mégawatts alimentée au fioul lourd. Le projet a été signé en 2013 et financé à hauteur de 41,6 millions de dollars. Ce projet permettrait de couvrir les besoins immédiats en énergie de Ngazidja qui sont de 13 MW.

Installée sur le site de la Sonelec à Vwadju à Ngazidja, la centrale est financée par Exim Bank India, et construite par deux sociétés indiennes, les sociétés Overseas Infrastructure Alliance (Oia) et BHEL. Ces sociétés ont été imposées lors de la signature du contrat. Les 5 groupes ont été livrés sur le site depuis 2015. Cependant, le projet a été bloqué en raison d’une facture impayée de 300 000 dollars. Les sociétés de construction exigent une facture de 300 000 dollars alors que le bailleur estime que les travaux effectués ne valent pas le montant de cette facture.

Aujourd’hui, 2024, où en est le projet ?

Cette mésentente a stoppé la construction. Les gouvernements comoriens successifs Ikililou et Azali ne se sont pas attardés sur le dossier, malgré les intérêts qu’ils continuent de payer.

La non-implication du gouvernement comorien sur ce dossier, se ressent peut-être à cause de la défiance de la population comorienne envers la construction de la centrale à fioul lourd.

En effet, dès l’annonce de la signature du projet, une vague de mécontentement auprès des citoyens comoriens à cause des impacts environnementaux négatifs liés au fioul. En raison de sa teneur en soufre, le fioul contribue à la pollution de l’air et à d’autres problèmes environnementaux. Le gouvernement signataire assure mettre tous les moyens pour utiliser la meilleure qualité qui sera non polluante.

Maintenant neuf ans que les groupes ont été livrés, où en est le projet ? La grande question qu’a tenté de répondre par lors de la conférence débat du think tank Comores initiative, que je vous invite à regarder !

Ainsi 2 problèmes se sont posés :

–  La population comorienne craint les conséquences en raison des considérations environnementales.

–   Un différend entre le bailleur et les entreprises de constructions indiennes bloque jusqu’à aujourd’hui le projet.

Le cas de l’Ile Maurice et des Seychelles

Le cas de l’Ile Maurice et des Seychelles sont intéressants à étudier. Archipels situant dans l’océan Indien, et dont l’indice de développement est bien plus élevé aux Comores, comment ces pays font-ils pour fournir une électricité stable, abondantes et abordables ?

Eh bien, l’île Maurice dépend en grande majorité de l’énergie thermique, notamment issue du fioul lourd. C’est aussi le cas pour les Seychelles, qui ont eu « une production électrique est assurée à 97% par quatre centrales thermiques au fuel lourd », d’après ce rapport du trésor économique français. Les problèmes environnementaux sont nombreux certes, mais j’ai été frappé d’apprendre que nos voisins reposaient leur économie à 95% sur du fioul lourd. Ce n’est que depuis 2010 que ces pays tentent d’introduire les énergies renouvelables.

Le projet de centrale à fioul lourd aux Comores n’était donc pas une si mauvaise idée.

Aujourd’hui à l’arrêt total, je ne pense pas qu’il sera mis en œuvre.

Selon moi, s’il y a bien un domaine qui aura de l’avenir aux Comores, c’’est bien la production d’électricité. Demandant des investissements importants, il n’est pas exclu qu’à l’avenir le marché de la distribution soit ouvert à 2 ou 3 distributeurs officiels en plus de Sonelec. À l’instar de la télécommunication avec laquelle Telma concurrence désormais Comores télécom depuis 2016.

Je vous invite à visionner la conférence débat sur la question par Comores initiative Energies renouvelables aux Comores : pourquoi ça ne fonctionne pas ?

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